THE TRUTH
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Dzine

THE TRUTH

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Description

  • Year2009
  • MaterialsC-prints on FUJI COLOR Crystal Archive Paper Supreme for Digital Premium Mats: Ouest Encadrement, Plougoumelen Custom Engraving: Eddy Picado of Eddy’s Hand Engraving, Miami Chrome and 24kt Gold Plating: Speedy’s Metal Finishing, Los Angeles
  • Format46 × 31 × 16,5 cm / 18.1 × 12.2 × 6.5 in.
  • Edition size20 Copies + 2 prototypes
  • CertificateSigned and numbered

Publisher: Mélanie Scarciglia
Editor: Christophe Boutin
Assistant to the artist: Brittany Reilly
Photography: Andreas Larsson
Retouching and printing: Executive Artists, Paris
Technical Assistant: Dany Morales, R.I.P. Car Club, Miami

Slow Rider

L’art et son marché n’en auront jamais fini d’absorber toutes les marques visibles de cultures originales et vivantes et pour peu que des figures d’artistes fassent la connection, la rue a le droit de se sentir comme chez elle dans les galeries et musées. Dzine amoureux du vélo (peut-être l’effet Lance Armstrong sur l’Amérique) a donc ouvert le chemin de l’exposition d’art à la culture low-biker, invention d’une frange de la population chicano. Le peu que je sais de cette culture low est que cette façon de raser le bitume commencent avec des voitures qui bondissent grâce à des vérins hydrauliques, se poursuit avec des motos ornées comme des arbres de Noël et s’achève provisoirement avec des vélos ou des tricycles hérisés de crêtes et comparables à des bijoux. Dans chacun des cas, il s’agit de détourner ou de pervertir une culture de la vitesse en une culture du paraître et de la frime. Comparable à ces vêtements Zoot qui dès les années 30 permirent aux émigrés d’affirmer leur différence à travers une débauche de tissu, les low bikes tirent leur force et leur arrogance d’une maîtrise du mouvement. Le véhicule comme objet de parade ou de performance qui place le comble de l’arrogance dans la maîtrise du mouvement, voire dans l’immobilité. C’est sur le terrain culturel que porte cette fois l’attaque et la revendication. Quelle plus belle preuve de maîtrise que de posséder une précieuse voiture de collection et de lui faire faire du surplace ou de parader sur un tricycle aussi éclatant qu’une façade de casino à Las Vegas. Quoi de plus arrogant que l’immobilité quand n’importe qui aujourd’hui peut aller vite. Rien à voir avec le streamline qui alourdissait et faisait avaler du carburant pour faire circuler une image de la vitesse, on est plutôt dans un univers d’héroic fantasy, un télescopage des époques où les armures des soldats de Cortès croisent les selles des cavaliers de Santana à Alamo et les graffitis des murs de Los Angeles. Quelle raison aurait la forme de suivre la fonction puisque ce qui compte est le pouvoir de l’idée et de l’imaginaire propre à la vitesse. La déviance ici n’est pas l’équipée sauvage à fond la caisse, non plus que la course de véhicules suralimentés, mais la pose, des signes graphiques, de l’éclat et du brillant, posé sur des roues. La trahison du design commence par les mots : Dzine signature du rebelle.

Pour servir ces objets irréels à force de détails et de définition, il fallait un objet tout aussi surprenant, marqué par la même esthétique mais qui ne ressemble à aucun autre présentoir. Cette Vérité respire la frime, le plaisir à faire travailler les métiers du luxe au profit d’une ligne esthétique sortie tout droit de la rue. Dans ce coffre qui se présente comme la Vérité en boîte, les photos y sont rangées comme des plaques de verre dans une caisse sécurisée. L’image semble avoir autant de prix que l’objet même et justifier ce luxe de protection. Cette boîte est un réservoir de fictions, un coffre volé chez des pirates, un secret bien gardé, échappé d’un conte pour enfants ou d’un roman d’aventures. L’objet nourri par la fiction, alimente à son tour celle-ci et l’on peut imaginer The Truth présenté dans un défilé par des démonstrateurs en tricycles. The Truth est un objet tape-à-l’oeil, griffé d’une signature visuelle non répertoriée dans les recueils de police. La beauté naît de cette hybridation entre la culture du livre et de l’image, l’artisanat du luxe et la mécanique. La faute de goût comme sublime affirmation.